Pourquoi le Festival du Film Saoudien fait tant parler cette année
Le plus ancien festival de cinéma du Royaume a fait son grand retour ce printemps. Organisée à Ithra — l’emblématique centre culturel de Dhahran, sur la côte est — la 11ᵉ édition du Festival du Film Saoudien (SFF) s’est ouverte avec une programmation internationale impressionnante et très attendue. Le thème de cette année, « Le cinéma de l’identité », était axé sur la présentation sur grand écran des expériences vécues par des personnages issus de pays, d’époques, de sexes et d’intérêts différents.
Pendant sept jours, 68 films ont été projetés — mêlant longs-métrages, courts-métrages et documentaires — venus d’Arabie Saoudite et du Moyen-Orient. Le festival a également rendu hommage à 70 ans de relations culturelles entre le Japon et l’Arabie Saoudite, en présentant huit films japonais et en organisant des échanges avec des cinéastes nippons. Autre moment fort : le Marché de la Production, véritable carrefour d’opportunités pour les talents émergents, leur permettant de présenter leurs créations, échanger avec des producteurs, plateformes et personnalités de l’industrie.
Parmi les œuvres les plus remarquées, « Hobal », le dernier long-métrage du réalisateur saoudien Abdulaziz Alshlahei, a particulièrement retenu l’attention et rencontré un grand succès dans les salles saoudiennes. L’histoire du passage à l’âge adulte « My Driver and I » du Saoudien Ahd Kamel et le film surréaliste « Songs of Adam » de l’Américain d’origine irakienne Oday Rasheed figuraient également parmi les célèbres longs métrages en langue arabe en lice pour la très importante compétition cinématographique.
L’un des événements les plus convoités du festival était sans conteste le panel réunissant le réalisateur et photographe japonais Ken Ochiai, le maître de l’animation nommé aux Oscars Koji Yamamura, et Majed Z. Samman, expert en cinéma japonais et résident d’Ithra. Ochiai n’a pas tardé à saluer le film « Hobal », soulignant ses points communs avec la narration japonaise — un style qui privilégie la force de l’image, une construction narrative soignée et un usage mesuré du dialogue. De son côté, Samman a rappelé à quel point l’amour de l’animation est profondément ancré en Arabie Saoudite, où de nombreux spectateurs ont grandi avec les séries d’anime japonais doublées en arabe.
Cette édition du Festival du Film Saoudien s’est conclue sur une note particulièrement positive. Le public a exprimé sa fierté devant la diversité remarquable que le festival a su bâtir au fil des dix dernières années. La SFF est une véritable célébration de la manière dont on peut rassembler les gens pour qu’ils découvrent des perspectives, des lieux et des époques différents, et qu’ils franchissent les barrières linguistiques et culturelles. Cela dit… il va falloir faire un peu de place sur votre liste de films à voir — elle vient sûrement de prendre quelques centimètres de plus !