Saoudi par Omar : Vivez le rythme
La scène musicale moderne saoudienne connaît une véritable effervescence créative qui ne montre aucun signe de ralentissement. Elle s’impose à la fois dans le Royaume des rythmes et dans les classements mondiaux. Omar Bin Mohammed Alfadel – que ses innombrables fans connaissent sous le nom de Dafencii – est tout à la fois rappeur, beatmaker, explorateur culturel, expérimentateur audacieux et respectueux des traditions. Bref, un artiste complet, aux concerts spectaculaires et aux millions d’écoutes en streaming. Nous avons réussi à capter un instant dans le tourbillon créatif de Dafencii pour comprendre ce qui fait de lui, comme son homonyme, un véritable homme de la Renaissance.
Q : Qui est Dafencii ? Qui est Omar ?
En tant que Dafencii, je suis un créateur de musique. On peut dire rap, mais j’aime dépasser les étiquettes et sortir des genres. En tant qu’Omar, je viens du Soudan mais je vis à Djeddah : cette ville me nourrit, m’inspire et me donne mon énergie. Comme pour ma musique, je refuse les limites – je ne veux pas être enfermé dans un seul style ou une seule identité. Je suis un mélange de cultures et un mélange de genres, je suis toutes mes facettes à la fois. Pour moi, la musique n’est pas seulement une question de rythmes ou de paroles : c’est la manière dont je raconte mon histoire et dont je représente ma ville. Pas besoin de passeport pour savoir qui je suis ou d’où je viens – il suffit d’écouter ma musique.
Q : Peut-on dire que Djeddah exerce une grande influence sur vous ?
Absolument. L’énergie de Djeddah est unique. Les rues, sa culture, la brise de la mer Rouge, l’ambiance nocturne… tout cela nourrit mon son. C’est une véritable supernova créative, un foyer de talents qui façonne l’identité visuelle, sonore et émotionnelle de la musique saoudienne contemporaine. On le ressent aussi dans le public de mes concerts : la communauté ici est une énorme source de motivation. Toute l’énergie que je donne sur scène, ils me la renvoient, mot après mot, par leurs réactions. C’est du soutien, du feedback, de l’amour pur. À Djeddah – et dans tout le Royaume – les gens se portent mutuellement, et la force vient de ce sentiment de partager un même toit.
Q : Comment transformez-vous ces influences en musique ?
Tout commence par une émotion. Chaque morceau, chaque couplet sort directement du cœur : je veux que l’auditeur le ressente pleinement. J’écris la plupart de mes textes en arabe, car c’est ma langue d’expression la plus authentique et celle qui me relie à mon entourage. Quant à l’inspiration, elle peut venir de partout : une expérience vécue, une scène dans les rues de Djeddah, une phrase entendue au détour d’une conversation, ou même une mélodie qui me vient en conduisant. Parfois, c’est simplement une ambiance nocturne qui déclenche l’étincelle créative.
Q : Et l’avenir pour Dafencii ?
Nous n’en sommes qu’au début. Mon but est de mettre Djeddah sur la carte mondiale. Montrer qu’il existe ici un vivier de talents authentiques. Je veux que les gens sachent qu’il y a ici des voix brutes, authentiques et prêtes à s’exprimer. Faire savoir que l’Arabie Saoudite regorge de voix capables d’inspirer et d’être inspirées. C’est ça, le véritable visage du Royaume.
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