La scène du VTT en Arabie Saoudite prend de la vitesse – Plongez-y !
Entre crêtes rocheuses, descentes vertigineuses dominant le désert et sentiers au cœur des forêts de montagne, les passionnés saoudiens se mettent à “shralper”, “shredder” et “sessionner”. Ces termes ne viennent pas du vocabulaire local, mais ils traduisent bien l’émergence d’une culture sportive nouvelle et palpitante : le VTT (mountain biking).
Porté par des événements internationaux, des pistes aménagées de manière professionnelle et l’énergie créative des amateurs qui façonnent eux-mêmes leurs chemins, le VTT s’impose rapidement comme une activité qui combine adrénaline, mise en forme et esprit de communauté dans un Royaume où les sports, qu’ils soient récents ou traditionnels, rencontrent un engouement croissant.
Et pourquoi pas ? L’Arabie saoudite possède de nombreuses montagnes, avec notamment les chaînes du Hijaz et du Sarawat qui longent la mer Rouge près de Yanbu, Djeddah, Abha et bien d’autres villes. Ajoutez à cela des paysages variés à proximité des centres urbains – collines rocailleuses, wadis sinueux, vastes plaines – qui se prêtent parfaitement à la création de nouveaux itinéraires Grâce à la diversité des altitudes et des latitudes, il est possible de rouler toute l’année, à condition d’avoir l’envie d’en profiter.
Cependant, un défi demeure : la scène VTT saoudienne n’est pas encore aussi structurée (pour l’instant) que dans des destinations mondialement reconnues comme les Alpes ou les Rocheuses. Ici, tout est encore en train de se construire. Les cyclistes tracent leurs propres parcours et inventent la culture du VTT qu’ils souhaitent voir naître – un esprit pionnier qui rappelle les débuts de la discipline dans les collines californiennes. Cette approche créatrice continue d’animer la communauté locale, qui découvre, aménage et cartographie des sentiers uniques, tirant parti des paysages singuliers du Royaume, aussi bien dans les zones rurales qu’au cœur des villes.
À Yanbu, par exemple, un petit groupe d’amis a commencé à tracer des sentiers dans les montagnes voisines. Ce qui n’était au départ qu’une simple escapade du week-end est rapidement devenu une véritable communauté de passionnés, prête à se mesurer aux grands reliefs, aussi bien autour de chez eux qu’aux quatre coins du Royaume. Parmi leurs terrains de jeu favoris figure le mont Radwa – situé à environ 45 minutes de Yanbu, dans la province de Médine. Avec ses sommets culminant à plus de 1 800 mètres, l’effort de l’ascension est largement récompensé par des panoramas spectaculaires sur un paysage resté sauvage (l’un des cyclistes le décrit même comme “rouler sur Mars”), suivis de descentes à couper le souffle.
Même à Riyad, métropole animée, les amateurs de VTT tracent leurs propres parcours en exploitant tout le potentiel des vélos modernes, capables de dompter presque tous les terrains. Le terme français “vélo tout-terrain” n’a sans doute jamais été aussi juste ! Le Wadi Hanifa ou encore le Quartier Diplomatique offrent ainsi des itinéraires parfaits pour une sortie après le travail.
À mesure que ces communautés grandissent, elles partent aussi explorer d’autres régions du Royaume. Les forêts luxuriantes des montagnes d’Abha et d’Asir, encore peu parcourues à vélo, ont notamment été citées par les cyclistes comme une destination pleine de promesses – un contraste saisissant avec les paysages désertiques de Yanbu ou d’AlUla.
Dans le même temps, avec la volonté de l’Arabie Saoudite de proposer toujours plus d’activités à ses habitants comme à ses visiteurs, de nouveaux projets et événements voient le jour partout dans le Royaume, renforçant l’enthousiasme autour de cette scène sportive en plein essor.
À Riyad, des projets sont déjà en cours pour le parc sportif d’Al-Rimal, qui intégrera bientôt des sentiers de VTT officiels au cœur de la capitale. Plus au nord, l’emblématique destination d’AlUla s’est dotée d’un circuit spécialement conçu pour tous les niveaux : un tracé de 14 km (près de 9 miles) mêlant rouleaux, virages relevés et sauts pour les vététistes confirmés, tandis que les débutants et les cyclistes occasionnels peuvent profiter de parcours plus accessibles. Dans tous les cas, ce sentier a été soigneusement pensé pour offrir une nouvelle façon d’explorer les paysages saisissants du désert, ses wadis et ses tombes taillées dans la roche, qui font la renommée légendaire d’AlUla.
Le Royaume a déjà accueilli des événements VTT de haut niveau. L’an dernier, le Saudi Freeride Flight 001 a attiré l’attention sur Djeddah et y a rassemblé certains des cyclistes les plus audacieux de la planète, tout en mettant en lumière des talents locaux, notamment des membres de l’équipe de Yanbu qui ont participé à cette rencontre internationale.
Parallèlement, l’Arabie Saoudite a organisé deux éditions du Titan Desert, une course par étapes accueillant aussi bien des professionnels venus du monde entier que des amateurs passionnés. Les vidéos de ces compétitions offrent un aperçu unique de ces parcours – ce n’est pas tous les jours que l’on croise un troupeau de chameaux en plein milieu d’une sortie VTT ! Mieux encore, certains itinéraires de course sont cartographiés et accessibles pour ceux qui souhaitent les parcourir eux-mêmes.
Et si vous vouliez vous lancer ? La première étape est bien sûr d’avoir un vélo. Les passionnés préféreront sans doute amener le leur, mais des options de location existent à AlUla et à Riyad. Pensez aussi à vous préparer en fonction du climat (chaleur en été, fraîcheur en hiver), à rester bien hydraté et à vous équiper correctement. Un casque est indispensable, mais compte tenu des terrains rocheux, gants et genouillères sont fortement recommandés pour profiter de l’expérience en toute sécurité.
Pour dénicher les sentiers, les pros conseillent une méthode simple (et une excellente excuse pour procrastiner quand on est censé travailler, n’est-ce pas ? – note de l’éditeur) : explorer Google Maps, discuter avec d’autres riders, consulter leurs parcours ou encore demander directement aux habitants. Car, comme nous aimons le rappeler, l’Arabie Saoudite et les Saoudiens se montrent accueillants, curieux et toujours prêts à aider – même face à un vététiste couvert de poussière parlant de shred, de shralp et de session.
Et même si la scène reste encore récente, le message qui revient sans cesse chez les riders saoudiens est clair : il suffit de plus de cyclistes pour la faire grandir. Alors, qu’attendez-vous ? Sortez, enfourchez votre vélo et contribuez à écrire l’histoire de cette nouvelle scène !