Saoudi par Abdullah : Exprimez votre style

Quand Abdullah a confié pour la première fois à un ami qu’il rêvait de devenir mannequin, il n’était encore qu’un enfant – et il plaisantait à moitié. Aujourd’hui, son rêve est devenu réalité… et même bien plus ! Né et élevé à Riyad, Abdullah est un artiste multidisciplinaire qui explore la beauté sous toutes ses formes. Avec son projet LIGHT, il a collaboré avec des créateurs venus d’horizons variés, mêlant mode, photographie, nature et installations artistiques au Boulevard de Riyad.  Et ce n’est pas tout : il continue de faire sensation avec ses looks audacieux de Riyad à Melbourne, et ses apparitions remarquées dans Vogue Arabia et Vice Arabia. Voyageur passionné, Abdullah sait reconnaître une scène artistique vibrante quand il en croise une — et pour lui, l’Arabie Saoudite en fait clairement partie. Nous avons échangé avec lui pour découvrir comment il repousse les limites dans le Royaume des Créatifs. 

Q : Quand avez-vous commencé le mannequinat en Arabie Saoudite, et comment cela s’est-il passé ? 

C’était en 2018 — même si j’ai l’impression que c’était hier ! À l’époque, il y avait très peu d’agences, et ce n’était pas facile. J’ai donc commencé à contacter des photographes locaux de ma génération via les réseaux sociaux, et c’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas pour me bâtir un nom. Le mannequinat ne consiste pas seulement à être photogénique, il faut aussi développer son propre charisme et un style personnel affirmé.  

Q : Est-ce que c’est comparable au rôle d’influenceur ?  

La frontière est fine, et beaucoup combinent les deux. Mais l’influence repose beaucoup sur le marketing — et ce n’est pas vraiment ma passion. Ce que j’aime, c’est la mode, alors je me concentre sur le mannequinat. Ce n’est pas facile : j’ai un emploi de jour comme ingénieur technique, mais la scène évolue rapidement ici. Je suis particulièrement enthousiaste face au travail de la Commission de la mode saoudienne et à la richesse des talents locaux que l’on découvre à la Riyadh Fashion Week. C’est incroyable de voir la ville où j’ai grandi devenir une véritable capitale régionale de la mode ! 

Q : Pensez-vous que la scène de la mode saoudienne a évolué positivement avec son développement ? 

Oui, absolument, même s’il reste toujours une marge de progression.  Aujourd’hui, je sélectionne des projets qui correspondent vraiment à mes valeurs, et mes honoraires reflètent le temps et l’énergie que j’y consacre.  J’ai aussi établi mes propres standards : autrefois perçus comme ambitieux, ils sont désormais reconnus par les clients comme de bonnes pratiques, bénéfiques pour toutes les parties. Bien sûr, tout dépend de l’expérience et du portfolio de chacun, mais je suis convaincu que l’avenir de la mode en Arabie Saoudite est prometteur. 

Q : En plus de la mode et de l’ingénierie, parlez-nous un peu plus de LIGHT. 

LIGHT est né de rencontres avec d’autres artistes partageant la même vision. Nous voulions sortir de nos zones de confort créatif et explorer de nouvelles formes d’expression à travers la collaboration. Il n’y avait pas d’objectif précis au départ : ce qui nous intéressait, c’était le processus, l’expérimentation et les surprises qui surgissent quand on mélange lumière, culture et expression personnelle. LIGHT, en un mot, c’est l’expérimentation pure. Nous avons rassemblé mode, photographie, sculpture, installations artistiques et bien plus encore dans un même lieu – et quel lieu ! Le Boulevard de Riyad a offert un cadre exceptionnel, permettant au public d’interagir directement avec notre travail de jeunes artistes. 

Q : Comment décririez-vous l’expérience d’avoir autant d’artistes réunis au même endroit ? 

Cela a véritablement pris la forme d’un espace d’imagination. Nous n’étions pas là pour enseigner ou expliquer la culture saoudienne, mais pour la partager telle que nous la vivons au quotidien… 

Q : Pourrait-on dire… Vraiment Saoudien ? 

Je dirais que oui. Mais ce n’est pas quelque chose que nous définissons – c’est quelque chose que nous vivons. Nous créons des images, des sons, des espaces et des sculptures, nous mettons en valeur les disciplines artistiques de chacun et nous affirmons notre lien avec l’Arabie Saoudite. Que l’on soit né ici, comme moi, ou que l’on ait choisi d’y vivre et d’y travailler, l’essentiel est d’exprimer cette appartenance. Ce n’est ni une façade ni une mise en scène : c’est la vie en Arabie Saoudite, dans toute sa richesse, ses contrastes et ses réalités. Et parce que c’est à la fois nouveau et profondément authentique, le public le ressent et partage cet enthousiasme. 

Q : Un homme aux multiples talents ! Comment parvenez-vous à équilibrer tout ce travail créatif avec votre bien-être personnel ? 

Ce n’est pas toujours facile : entre les castings, les longues heures et la pression des projecteurs, il faut trouver son équilibre. Pour moi, c’est ma spiritualité qui me garde ancré, et le sport qui m’aide à rester en forme, autant sur le plan physique que mental.  J’utilise aussi ma plateforme pour défendre une mode plus durable. Et je dois dire qu’il y a quelque chose de très gratifiant à recevoir des encouragements spontanés. Quand quelqu’un m’arrête dans les rues de Riyad pour me dire « Super tenue ! » Ça suffit à illuminer ma journée. 

Q : Un dernier mot sur le fait d’être artiste en Arabie Saoudite aujourd’hui ? 

L’Arabie Saoudite est en pleine transformation, et l’énergie des jeunes est palpable. En tant qu’artistes, nous expérimentons, nous innovons et nous trouvons de nouvelles façons de nous exprimer. Que ce soit pour découvrir les événements organisés dans le quartier JAX ou les défilés de la Fashion Week de Riyad, il y a tant de sources d’inspiration et tant de nouvelles plateformes pour s’exprimer. Quoi de mieux pour laisser libre cours à votre créativité ? 

Découvrez le processus créatif d’Abdullah et voyez l’Arabie saoudite à travers ses yeux. 

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